« Le désir est la cause de toutes les souffrances. »
Sécheresse et famine se sont abattues sur l’empire du Grand Yuan. La deuxième fille de la famille Zhu survit tant bien que mal dans le petit village de Zhongli. Le jour de son anniversaire, son père emmène son petit frère, Chongba, chez le devin, afin de lui prédire sa destinée. Le devin est sûr : la Grandeur attend le garçon, quant à sa sœur, elle ne sera Rien.
La famine continue de ravager le pays. Un jour, des bandits pénètrent dans la maison des Zhu, et tue père et fils, laissant seule la petite fille de dix ans. Elle ne peut s’imaginer renoncer à la vie. Sombrer dans le néant est la chose plus terrifiante qu’elle puisse concevoir. Pire encore que la faim, la douleur ou des souffrances. Alors, comme son frère semble avoir pris son destin, elle décide de prendre le sien, et de survivre.
Elle se rend au monastère de Wuhuang, là où son père avait juré d’envoyer son fils à l’âge de douze ans, pour qu’il devienne moine. Elle y apprend à lire, à écrire et devient une lettrée, cachée sous l’apparence d’un garçon. Xu Da, son meilleur ami, protège son secret pendant des années. Mais un jour, le préfet Fang découvre son secret. Alors qu’il court prévenir l’Abbé, Zhu lui tend un piège, le faisant pénétrer dans le domaine réservé aux nonnes, l’haleine puant l’alcool. Le préfet est renvoyé, quant à Zhu, elle gagne une promotion. En effet, l’Abbé la prend sous son aile, impressionné par l’intelligence, la volonté, et l’ambition de Zhu.
« La volonté, à elle seule, ne suffit pas à garantir la survie. »
Les années passent. Des évènements inquiétants se produisent. Les rebelles des Turbans Rouges ont découvert le Prince de Lumière. Le Grand Yuan, effrayé de perdre le Mandat du Ciel, craint que les monastères ne mettent leur richesse et leur influence au service des rebelles Nanren.
Ouyang, un eunuque originaire du sud, au service du prince du Henan, débarque au monastère de Wuhuang. Désireux de se venger de l’Abbé qui l’avait un jour humilié, le général met le feu au monastère.
Après cet épisode, Zhu Chongba se rend à Anfeng, bastion des Turbans Rouges, car dans les époques tourmentées, l’armée est la seule voie menant à la grandeur. Les rebelles viennent de perdre le général Ma, trahi et isolé probablement par le premier ministre Liu dont le pouvoir l’a rendu paranoïaque. L’armée d’Ouyang approche. Zhu seule sait qui les Turbans Rouges doivent affronter. Elle avait vu la honte, la haine de soi, la colère de l’eunuque. Il avait une plaie à la place du cœur, et n’avait peur de rien. Bien décidée à survivre à la bataille qui se prépare, Zhu demande à l’ingénieur Jiao de lui créer un gong.
A l’aube de la bataille, alors que la stratégie d’Ouyang amène ses troupes au bord de la rivière Yao, Zhu s’avance sur le pont, armée de son gong. Les vibrations et l’accumulation de la pluie entraînent l’écroulement du barrage, engloutissant toute l’armée d’Ouyang.
Ouyang rentre à Anyang, où il essuie les remontrances de Chaghan, le Prince du Henan. Tandis qu’il l’humilie, Ouyang se remémore son enfance, et la mort de sa famille, exécutée par le grand khan en personne. Dernier fils de sa famille, mutilé et humilié, il ne vivait qu’avec un dessein précis en tête : la vengeance.
De son côté, Zhu est promue au poste de commandant. Guo le Petit, fils du premier ministre droit, jaloux, propose au conseil d’envoyer Zhu conquérir la ville fortifiée de Lu, imprenable jusqu’à ce jour. Elle obtint l’aide du ministre de gauche, Youliang Chen, qui lui offre sept cent hommes, et l’aide de Ma Xiuying, qui lui apprend à monter à cheval et lui conseille d’attaquer la ville tout de suite, car elle se trouve sans gouverneur et sans chef. Sur la route de Lu, Zhu retrouve Xu Da, qui l’aide à pénétrer dans la ville de Lu. Là-bas, Zhu pactise avec Dame Riu, la veuve de l’ancien gouverneur. Elle l’aide à gagner le pouvoir, en assassinant son opposant, en échange, Lu prête allégeance aux Turbans Rouges.
Pendant ce temps-là, Ouyang profite de son séjour à Hichetu pour placer ses pions, et s’allier au général Shao, ainsi qu’au général Zhang, des Nanren comme lui. Il en profite également pour provoquer la mort de Chaghan, et la dispute entre Esen et son frère adopté Baoxiang.
Forts de leurs victoires, le conseil des Turbans Rouges décident de conquérir la ville de Jiankang pour sa richesse et sa position stratégique. Guo le Petit est chargé de cette mission. Ma Xiuying pressent le piège et met en garde son fiancé. Mais il l’ignore, et gagne Jiankang. Sa victoire lui monte le bourrichon, et il se voit déjà promut roi de Wu. Mais pendant son absence, Chen Youliang a murmuré aux oreilles du premier ministre l’ambition de son rival. A son retour, le premier ministre paranoïaque fait exécuté Guo le Petit. Zhu console alors Ma Xiuying, et la demande en mariage. Désirant tout ce que lu proposait Zhu, la liberté, le désir, une vie qui lui appartenait, Ma accepte, même si le prix à payer était la souffrance.
Une épidémie de peste frappe le bataillon de Zhu. Pendant leur isolement, Guo et Sun tentent une insurrection contre Chen, et échouent. Ils sont exécutés, et Chen gagne en pouvoir, et en témérité. Il décide de s’attaquer à la ville de Bianliang, bastion de l’ancienne dynastie Song. Afin de tester la loyauté de Zhu, il l’envoie faire diversion en s’attaquant au Grand Canal. L’affaire est risquée et demande une coordination parfaite. La troupe chargée de duper le Yuan doit affronter le général eunuque jusqu’à ce que Bianliang lui réclame son aide ; et dans l’idéal, la cité tomberait avant même que son armée y parvienne. Zhu accepte la mission malgré le risque, bien décidé à gagner la confiance de Chen et de se hisser dans son sillage sur le chemin de la grandeur.
Malheureusement, leur plan échoue. Ouyang, parfaitement conscient depuis le début du plan des Turbans Rouges d’attaquer Bianliang, obéit néanmoins aux ordres de sa hiérarchie, et part défendre le Grand Canal. Il ignore par contre le message de détresse du gouverneur de Bianliang, bien décidé à affronter le moine de nuage et d’eau, qui l’a humilié. L’eunuque et Zhu se battent en combat singulier, et Ouyang lui tranche le bras, pire châtiment qu’il puisse concevoir, la mutilation du corps infiniment précieux, cadeau de ses ancêtres. Le général eunuque avait infligé à Zhu Chongba le sort qui l’aurait détruit, lui. Mais il ignorait que nul n’avait demandé à Zhu de faire la fierté de l’honneur de ses ancêtres. Zhu remporte pour la première fois de sa vie, une victoire qui n’avait rien à voir avec Zhu Chongba. Elle n’est plus Zhu Chongba. Elle n’est pas non plus la petite fille. Elle est autre chose.
Zhu reprend son poste de commandant. La tension entre elle et ses capitaines est palpable. Ils l’aiment, sachant qu’elle s’est sacrifiée pour eux, mais ils éprouvent aussi du dégoût et de la crainte vis-à-vis de son infirmité. Elle doit absolument gagner sa prochaine bataille afin qu’ils lui restent loyaux.
La situation est délicate. Chen Youliang se trouve à Bianliang avec le Prince de Lumière, la clé de la légitimité des rebelles aux yeux du peuple. Zhu doit décider qui soutenir entre Chen et le Premier ministre. Lequel des deux était le plus susceptible de garder le Prince de Lumière ?
Zhu prend sa décision, qui la pousse à passer un accord avec le général Ouyang, tenant le siège de Bianliang. Ouyang accepte, car leurs objectifs communs n’ont de toute façon rien à voir avec la victoire des Turbans Rouges ou celle du Henan. Ils ont d’autres ambitions personnelles. Ouyang aide Zhu, et fait parvenir un message au Premier ministre la veille de la bataille. A l’aube, Zhu est postée avec le reste de son bataillon devant les murs de Bianliang. Leur nombre est insuffisant pour battre les forces d’Ouyang. Cependant, le général eunnuque offre le temps nécessaire à Zhu pour que le Premier Ministre et le Prince de Lumière fuient la ville et rejoignent Zhu. Dès qu’elle a le champ libre, Zhu égorge ensuite le Premier Ministre afin de prendre sa place auprès du Prince de Lumière et de gagner en légitimité.
« Vous n’avez jamais vu ce que j’étais, Liu Futong. Vous n’avez jamais compris que ce n’était pas votre nom qu’on crierait, qu’on exhorterait à régner pendant dix millénaires. C’est le mien. »
De son côté, l’heure de la vengeance d’Ouyang a sonné. Tous les hommes loyaux à Esen sont morts un à un, assassinés sur les ordres du général Ouyang. Alliés aux autres commandants nanren, et aidés à son insu par le seigneur Wang, qui a effacé la piste de ses différents assassinats, Ouyang assassine Esen, en réponse à l’assassinat de sa famille, puis décide de partir vers le Nord affronter le Grand Khan.
« Quand on veut un autre destin que celui que le Ciel nous a donné, il faut vouloir cet autre destin. Il faut lutter pour lui. Souffrir pour lui. »
Zhu avoue au Prince de Lumière qu’elle n’était pas née avec la promesse d’un grand avenir, mais le Ciel le lui avait donné parce qu’elle le voulait. parce qu’elle était forte, et parce qu’elle sait ce qu’il faut. Lorsque deux Mandats du Ciel existaient dans le monde, le destin de l’un d’eux était de se terminer, afin de que la nouvelle ère puisse commencer. C’était la seule solution afin que Zhu atteigne enfin la grandeur, car elle ne s’arrêterai pas avant de monter sur le trône, et elle ne permettrait à personne de l’arrêter. Elle égorge le Prince de Lumière, et ayant reçu elle aussi le Mandat du Ciel, monte sur le trône en tant qu Zhu Yuanzhang, le Roi de Lumière.