Le nœud de l’intrigue correspond à l’Acte II du schéma narratif classique. Il débute par l’élément déclencheur, s’intensifie et se termine par un point culminant : le climax.

     Cette phase du roman marque le début des aventures et des péripéties que vont vivre les héros de votre histoire. De facto, cela en fait la partie la plus volumineuse d’un roman. L’un de nos plus grands défis en tant qu’auteur sera de tenir en haleine le lecteur tout au long du récit. Autrement dit, il s’agira de bien doser la tension narrative.

Comment dynamiser mon intrigue ?

     Dans le second acte, l’intrigue est lancée grâce aux indices que vous avez semés dans l’incipit et surtout grâce à votre élément déclencheur. La vie de votre protagoniste a basculé. Quelque chose a contrarié ses plans, ses objectifs. Le personnage a donc choisi de réagir à ce changement. (Si ce n’était pas le cas, il n’y aurait tout simplement pas d’histoire !) et d’atteindre ses objectifs advienne que pourra. Ses motivations orienteront ses actions et vont donc diriger l’histoire. Bien sûr, que serait une bonne intrigue sans obstacle ? Le parcours du héro pour atteindre son but sera semé d’embûches car, si tout était facile pour lui, on s’ennuierait vite. Donc, malmenez vos personnages ! Mettez-lui des bâtons dans les roues ! Bref, créer du conflit.

     Mais, pour créer du conflit, encore faut-il connaitre son personnage. Qu’essaie-t-il d’accomplir ? Quels sont ses objectifs ? Ses motivations ? Il est important de bien clarifier ces différents points afin de jouer ensuite sur tout ce qui pourrait nuire à la réussite de ses objectifs. Cruel, n’est-ce pas ?   

      Ça y est, vous connaissez votre personnage sur le bout des doigts ? Alors, continuons !

Quelles aventures faire vivre à mon héro ?

     Pour ma part, lorsque j’ai commencé la rédaction de mon roman, la première chose sur laquelle j’ai planché est la fin. Pas en détail, évidemment, mais je savais où j’allais. Ce que je vous conseille donc est d’établir les grandes lignes de la conclusion. La majorité des histoires se termine par l’affrontement entre le héro et l’antagoniste. Donc, posez-vous ces questions : Où ? Pourquoi ? Avec qui ?

Exemple : Harry Potter à l’école des sorciers.

Harry affronte Voldemort.

  • Où ? Dans le couloir du troisième étage, sous la trappe.  
  • Pourquoi ? Harry doit empêcher Voldemort de s’emparer de la pierre philosophale pour qu’il ne retrouve pas ses pouvoirs, détruise le monde, etc etc.
  • Avec qui ? Hermione et Ron  

     Ces réponses sont suffisantes pour débuter votre intrigue. Je suis de celles et ceux qui n’aiment pas les plans (team jardinier) mais libre à vous de détailler au maximum votre fin. J’imagine que c’est un gain de temps pour les architectes. Mais, ce n’est pas une méthode qui fonctionne pour moi, malheureusement.

Bref. Reprenons.

     Maintenant que vous avez votre fin ne restes plus qu’à répondre à l’ultime question : comment ?

     Comment votre héro atteint-t-il l’antagoniste ? A-t-il besoin d’un objet pour le vaincre ? Doit-il résoudre une énigme, un problème ? Doit-il effectuer un voyage ? A-t-il besoin d’aide ? A quelles personnes doit-il s’allier ? Comment rencontre-t-il ses alliés ? Qui sont ses personnages ? etc.

Exemple : Harry Potter à l’école des sorciers.

Harry affronte Voldemort – Harry et ses amis résolvent les énigmes de sous la trappe – Harry découvre dans la forêt interdite que Voldemort veut la pierre pour retrouver ses pouvoirs – le trio découvre enfin qui est Nicolas Flamel – Quelqu’un a introduit le troll dans le château pour passer devant TouffuGringotts a été cambriolée etc.

     Ces différentes étapes nourriront votre intrigue et votre roman et vous permettra de ne pas vous perdre en route. Chaque épreuve, obstacle, rencontre, … doit être en lien avec l’épreuve finale au risque sinon de casser le rythme. Assurez-vous de l’utilité de vos scènes. Si vous la supprimiez ou procédiez à des changements, est-ce que votre texte tiendrait toujours la route ? Si c’est le cas, votre scène/chapitre manque peut-être de pertinence.

     Attention aux extrêmes ! Je ne dis pas de tout supprimer ! Vous n’êtes pas obligé de couper la route et de ne prendre que des raccourcis pour atteindre la ligne d’arrivée. Quelques lacets sont permis, évidemment ! Servez-vous de vos intrigues secondaires pour enrichir votre récit et lui donner de la profondeur. Si on se penche sur toutes les petites intrigues secondaires d’Harry Potter à l’école des sorciers, on remarque qu’elles se greffent toutes sur le récit initial. Çà s’appelle l’enchâssement. (Est-ce que ce mot est utile ? pas vraiment. Est-ce que ça fait pro ? certainement !).

Exemple : Harry Potter à l’école des sorciers

Les performances de Harry aux quidditch lui serviront sous la trappe et ses soupçons portent sur Rogue pendant le match – l’intelligence d’Hermione lui sert tout le temps, évidemment – les parties de jeu d’échec – l’épisode de Norbert le dragon fait comprendre qu’Hagrid a un faible pour les animaux dangereux – le duel à minuit permet à Harry de se retrouver dans le couloir du troisième étage – etc.

Et voilà ! J’espère que ces explications vous seront utiles ! Et n’hésitez pas à me laisser en commentaire vos astuces pour construire votre intrigue !